Item : Castinade et Mouéson (enq.)

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Général

Description

Mme David récite le conte de Castinade et Mouéson.
La première partie de l'enregistrement contient le récit du conte, agrémenté de quelques explications ou précisions de la part de la fille de Mme David, pour clarifier le récit.
La seconde partie de l'enregistrement est difficilement audible. Il semble que la fille de Mme David explique à l'enquêteur que le but du père de Castinade était de supprimer Mouéson en lui donnant des tâches impossibles à réaliser.
Mme David précise également qu'elle tient ce conte de son père. Elle introduit alors le conte suivant Barbe Bleue.

Indications géographiques et culturelles

Lieux
Puysan
Langues
Français du Poitou
Contexte d'enregistrement
Enquête chez l'informateur

Données d'archivage

Cote
UPOI_GDC_0002_0088_003
Cote de l'item dans l'institution partenaire
GDC 00006a piste 1 début – Item 007
Remarques concernant les données d'archivage
Cote cerdo : Bande GDC 00006 Piste 1 _ Item 007 ; L'item a bénéficié d'un redécoupage via Audacity car sa fin contenait le début de l'item UPOI_GDC_0002_0088_004.

Données techniques

Durée estimée
00:07:32

Médias associés

Description

Genres

Domaine(s)
Conte ou récit légendaire

Texte/Paroles

Incipit

Ol tait un monsieur et une dame, l’étions chez eux et lui cou monsieur l’était homme le jour et loup la nuit

Paroles

Ol tait un monsieur et une dame, l’étions chez eux et lui cou monsieur l’était homme le jour et loup la nuit. L’avait une petite fille qui s’appelait Castinade et l’avait gagé un domestique qui s’applait Mouéson et cou domestique il fallait qu'il travaille nuit et jour.
Il s’en allait dans les bois, le patron lui disait :
— Allez, faut que t'abattes [?] la forêt.
Il fallait qu’il abatte tout d'un coup ! Fallait couper, fagoter tout ensemble là pi s'rentrer.
Ah ! Mais il était bien ennuyé parce qu'il voyait qu'il ne pouvait pas faire tout ça... Alors, vous savez pas ce qu'il a fait ?
Mademoiselle Castinade, venue lui tantôt lui apporter la soupe, il lui dit :
— I suis ben ennuyé, qu'il dit, parce que jamais i pourrais fagotter toute cale [celle] forêt dans une journée ! Oh, m'est une chose impossible.
— Ah, ben, tu sais pas ? Et bien on va faire mieux. Moi je vais prendre ma p'tite baguette. J'vais m’en servir et toi toute la forêt tombera d’un coup, elle s'fagottera toute ensemble et toi tu rentreras, tout sera fait. Par la vertu d'ma p'tite baguette, que le bois s'coupe tout d’un coup et pi s'fagotte tout d’un coup !
Voilà la forêt coupée, fagotée... Alors, Mouéson était content, il dit :
— Tu sais Castinade tu m'as rendu service. Comme ça, l'ouvrage est fait !
Castinade rentre chez elle, Mouéson finit la journée dans la forêt et rentre le soir...
— Alors Mouéson as-tu fait ton ouvrage ?
— Oui mon maître ! J’ai coupé, j’ai fagotté, j’ai tout fait la forêt.
— Ah ! Mais jamais, jamais d'la vie i fourniront d'l’ouvrage à cou gars ! Mais qu'est-ce qu'on va en faire ? Enfin, i ont encore de l'ouvrage à lui faire faire. I vont l’envoyer vider l’étang avec une coquille de noix.
Mouéson va là-bas. Il en enlevait deux pleines coquilles, il en venait quatre. Il en enlevait quatre, il en venait huit... Pour en finir, il n'y avait jamais d'tranche. Encore bien désolé ce pauvre Mouéson...
— Ma foi Castinade [...] qu'elle me sauve encore. Elle était une petite sainte hier !
Elle lui apporte la soupe :
— Tiens Mouéson je t’apporte la soupe !
— Ah ! T’es bien gentille... Mais jamais j'viderai l'eau que ton père m'a commandé de vider. Comment qu'veux tu que je fasse ? Une coquille de noix... [?] l’en tient dans une coquille de noix ? Enfin c'est impossible ! Impossible de vider ça... Et ben, i vous laisserons... I vous laisserai.
— Mais non ! Mais non ! Faut que tu dises à papa que t’as tout fait !
— Mais comment qu'i vont faire ?
— Eh bien moi Castinade, j'vais faire partir l'eau. Par la vertu de ma p'tite baguette, pouf ! Que l’eau s’en aille toute d’un coup !
Pouf ! Voilà l’eau partie ! Alors Mouéson était content.
— Ah ! Tant mieux, Castinade ! Tu m'sauves la vie tu sais toi !
— Tu sais, tout est fini. Tu rentreras ce soir et moi je vais rentrer tout d'suite.
Castinade s'en va, [?] elle s'en retourne chez elle, bien contente qu'elle était d’avoir fait plaisir à Mouéson.
Le soir, les entendions chuchoter.
— Ben tiens, qu'est ce que je vais faire de ces deux apôtres ici... De ma fille et de cette espèce de gars à qui on peut pas lui fournir de l'ouvrage !
— Ah ! Ma foi ! Tu sais pas femme, i vont l'manger.
Comme l’était loup la nuit paraît, fallait pas s’y fier ! Comme l’était loup la nuit puis homme le jour...
Castinade qu’était couché à même Mouéson, bien tranquillement, [dit :]
— Mouéson ! Mouéson ! Tu entends pas papa qui cause ?
— Non, i dormais moi !
— Il cause sérieusement, il dit qu'il veut nous manger.
— Qu’est-ce... Comment on va faire ?
Elle entend alors son père qui appelle :
— Mouèson ?
— Plaît-il mon maître ?
— Castinade ?
— Plaît-il mon père ?
— Ils sont là ! Ils sont là femme ! Ils sont là !
Après, elle se coupe, et laisse deux gouttes de sang dans le lit [N.A : Chaque goutte répondra à la place de chacun des deux jeunes]. Le père appelle encore :
— Mouèson ?
— Plaît-il mon maître ?
— Castinade ?
— Plaît-il papa ?
— Ils sont toujours là ! Ils sont toujours là !
Le père rentre (dans la chambre) mais ils sont partis... Il demande à sa femme :
— Donne mes bottes de sept lieues à l’heure ! que jles rattrappe.
Pendant ce temps, Castinade et Mouéson étions partis pi l’ont arrivés à une grande étendue d’eau là. Pour passer, c’était chose impossible. Alors elle a pris sa p'tite baguette et elle a dit :
— Par la vertu de ma p'tite baguette, que cette eau se coupe devant moi et qu'elle retourne derrière moi !
Alors l’eau s’est coupée pour que Castinade et Mouéson passent et après l'eau a retourné avec des écumes, des écumes...
Alors lui, il l’avait pris sa mère gorette pour venir. L’était monté dessus. Il lui dit :
— Porte ton pied là ma gros gorette, t’enfonceras pas, va !
La grand gorette a porté son pied dans l’écume, pi le bounhomme pi la mère gorette tout a parti dans l’écume. Castinade et mouéson sont partis tous deux, heureux parce qu'ils savaient que le bonhomme ne les ratrapperaient pas. Mouéson a dit :
— Qu’est-ce que l’on va faire Castinade ?
— Ah, je sais pas... Tiens, tu sais pas ? On va s'mettre petit pigeon et petite pigeonne...
Ils se sont mis p'tit pigeon et p'tite pigeonne et ils sont allés se promener dans la cour à monsieur l'curé. Voilà que la Marie voit ces beaux petits pigeons :
— Oh ! M. lcuré quels beaux p'tits pigeons !
— Oh ! Mais faut les prendre Marie, faut les prendre.
Il ont pris les pigeons, les ont mis en cage et ils ont toujours été heureux.

Voix/Instruments