Item : Anciennes vignes et termes liés à la viticulture
Général
- Titre
- Anciennes vignes et termes liés à la viticulture
- Description
Jules Fortuné explique comment les vignes devaient être disposées puis taillées, parfois selon leur cépage. Il évoque aussi l'épisode de phylloxéra qui a très durement touché les vignerons de cette époque. Il décrit le processus pour créer de nouvelles espèces de vigne, grâce aux greffes. Il termine en définissant les termes de "pésslé" et "arsouni". Deux photographies sont présente dans la transcription de l'item.
Personnes
- Informateurs
- Jules Fortuné
Indications géographiques et culturelles
Données d'archivage
- Cote
- UPOI_GDC_0013_0004_014
- Cote de l'item dans l'institution partenaire
- GDC00049b piste 2 - item 010
Données techniques
- Durée estimée
- 00:04:35
Médias associés
Description
Genres
- Domaine(s)
- Témoignage
Texte/Paroles
- Paroles
Légende :
Italique : dit par l'enquêteur·trice(s) et/ou ajouts/commentaires de l'analyste
Normal : dit par l'informateur·trice— Mais, vous pourriez parler de la vigne ! Vous savez, la vigne, c’est vieux, c’est loin ça.
— Moi, tout ce que je peux vous dire, faudrait que vous trouviez un vieux vigneron qu’ait 80 ans. Tout ce que je peux vous dire, que la vigne se faisait en carré. Vous avez un pied là, un pied là. Elle se faisait à la main. La vigne qui se faisait à la main, se faisait en carré, et alors, ils retiraient avec la déchaussouire, ce fameux instrument, avec l’oreille, ils retiraient la terre et on faisait un dôme au milieu. (ce travail se faisait au printemps où ils déchaussaient les pieds de vigne parce que à l’automne, ils avaient rechaussé les pieds de vignes avec la fameuse « gobu » pour les protéger du froid). Et puis après (avec les« gobus »), ils l’épandaient, c’était le « débottajhe » quoi !(débotter la vigne : sorte de labourage pour dégager et aérer la terre autour du pied de vigne).
— Mais la taille devait se faire un peu en godet.
— Jme souviens pas, ça, jpeux pas l’affirmer, mais c’est compréhensible qu’elle devait se faire un peu en godet, c’est-à-dire en gobelet. Des ongles de cette longueur tout autour du cep au lieu de mettre une baguette. Le godet, comme si vous allez dans le Beaujolais, vous verrez la vigne taillée en godets. Tout le Beaujolais est taillé en godets. Un piquet au milieu, je ne sais pas si i mettaient un piquet au milieu, ça je ne sais pas.
Tout ce que je peux vous dire, c’est que Gaboriau ; Gaboriau c’était mon oncle, il avait le premier arraché ses ceps demi à demi. C’est-à-dire qu’il en arrachait un rang sur deux pour le faire à la charrue (c’est-à-dire mettre les ceps qui étaient en quinconce, en ligne). On a décrété qu’il était fou, parce qu’il avait arraché ces ceps.
— C’est le souvenir de mon père que lui avait transmis le grand-père, les ceps étaient plus espacés finalement sur le même rang que les rangs entre eux. Les rangs étaient moins larges que l’espace entre 2 ceps dans un rang. (dit par Alain M.)
— C’est possible, remarquez, mais je n’ai pas fait attention. Mais y a eu encore des vignes dans ma jeunesse que j’aurais pu remarquer. C’était pas toujours en ligne, faut pas croire. Le peu que je me rappelle, je crois que j’en ai vu dans la Vau (zone d’un lieu-dit local assez humide) des vieilles vignes. Parce que contrairement à ce que l’on croit, y a certaines vignes qu’ont résisté au phylloxéra. Parce que vous savez que le phylloxéra ne vit pas dans un certain taux d’humidité.
C’est pourquoi on va pouvoir avoir des closes. Vous savez ce que c’est qu’un close de vigne ? Un close de vigne : on recherche un vieux cépage, par exemple, un cépage productif, un beau cépage. On prend des bois, des bois vierges sans être greffés et on va les planter dans du sale au bord de la mer. Et là, on recueille ces tiges quand elles sont poussées et on les greffe. C’est ça qu’on appelle des closes, qu’est une rénovation de la vigne.
Et c’est comme ça qu’on a obtenu ces espèces, ces vieilles espèces qui sont devenues très productives tout en gardant une certaine qualité ; parce que vous avez le « Jacopin » ou « Jacobin » dans le temps, c’est le cot (son véritable nom en viticulture qu’on nomme aussi le Malbec ; Jacopin étant un terme local. Très apprécié dans le sud ouest de la France pour ses qualités de vin de garde)… Ce Jacobin il fait du vin extraordinaire. Quand on parlait de Jacobin, ben i faisait peut-être 4 ou 5 hectos à l’hectare, voir 10 hectos. Mais maintenant, il en fait 80 hectos même 100. Alors vous voyez l’évolution.
Bê « pésslé » les vignes c’est mettre du fil de fer et du piquet (voir vignes actuelles). C’est un mot patois, c’est la palissade, palisser une vigne, « pésslé » c’est patois.
— Pésslé ça veut pas dire aussi attacher les sarments ?
— « Arsouni » (c’est « arssouné » veut dire attacher les arçons de vigne. Lorsque l’on taille un cep de vigne, on lui laisse un ou plusieurs « arçons » et des « ongles » à 1 ou 2 boutons, « l’arçon » petite branche productive avec plusieurs boutons. On attache ces arçons sur les fils de fer pour ne pas qu’il batte au vent et qu’il reste dans l’axe du rang de vigne).
Mais y a pas d’autres expressions à chercher comme ça par exemple ?
— Oh bê si !
(voir suite item suivant…..)