Item : Ine sacré fumèle (histoire écrite par Jules Fortuné dans sa langue locale) (enq.)
Général
- Titre
- Ine sacré fumèle (histoire écrite par Jules Fortuné dans sa langue locale) (enq.)
- Traduction(s) titre(s)
- Une sacrée femme
- Description
Jules Fortuné énonce un texte de sa composition en poitevin-saintongeais. Le conte parle d'un homme du nom de Jean Duche et de sa méchante femme Zélie, avec qui il ne s'entend plus.
Personnes
- Informateurs
- Jules Fortuné
Indications géographiques et culturelles
Données d'archivage
- Cote
- UPOI_GDC_0013_0004_001
- Cote de l'item dans l'institution partenaire
- GDC00049a piste 1 - item 029
Données techniques
- Durée estimée
- 00:04:58
Médias associés
Description
Genres
- Domaine(s)
- Témoignage
Texte/Paroles
- Paroles
Ine sacraie fumèle
L’ave nim Jon Duche, l’avé la bonti fât oume. Sa fame ol te Zéli, la Zéli Duche. Ine chéti fuméle si o ien avé iune. Ljour de sin mariajhe l’aré mu fâ de scopi ine jhombe. L’ s’éte fâ sonlli. Ale te chéti a npoué ou crère keme la gale.
Ol te prton ecri su sa goule, ine vré figure de charell. Pouè d’ tchusine, pouè d’ tondesse, des sottises ça ouè, des rproches, des vexassllins l’en supporté le pov maléru.
Herusment pr li l’ave sin ché gardllin, i pellrou avec dus ells keme on en voèt ou cinéma ché cales artisses
Ol te a li kl raconté sin mô de tcher, sque l’ave don ldedon.
« a m’emmerde kl desét, a m’enpoèsoune l’existonce. Ale a ri pr iéle. Iave la brlu cou jour, iéte aveuglle. »
Quant a se fachét pouè, a bouquét dus ères, dus jhournis, dus smaines. Là, lte trantchile, le schagrinét
Ale ave biaco de vices, mé ale te bétaghire pi ménaghire, propre keme i sou. Falét voèr sa piace : pouè lminde peta de poussire, sin parqué éte keme i miroué. Su le devont de la mésin iave i partère avec dos bouqués.
I biâ jhour cou pove innocent de gardien éte vnu s’apontallé su leus marguerites.
Oh lala ! Avec sin balai ale l’ave charlli en huchon a sebagouli :
« Te vas l’etronlli. »
L’etronlli pr avoer fâ ine pchite crotte tout de mêïme, pove animô, lou save pouè li !
Ol te trop, ol te la graléte qui fâ debordi le pot de chambre. Ol e de mêïme que cminçont le revolussllin
« Te vas l’etronlli. »
« Nin ! Nin et nin ! »
« Ah tou vu pouè ! Eh bê min garce, t’a pouè fini dou rgretti » cale ave bagouli.
Keme ol te l’ére de la meusse, ale te parti mé menassonte qui nic de grole.
Resti tôt sél, l’ave sonti minte on li ine résolussllin. Rontron don la chombre, s’éte détchuloti, pi su le biâ parqué ciri, l’ave fâ seus besoins keme sin ché. Ol te biâ a voèr, i vré ché d’eve.
Quan sa boughouèse étét arrive aprè l’office, le tchèr dou maléru jhon sautait keme i lapin on bariquéte.
Oussitou la porte ouvarte, ale ave marouni : « ol e cor cale salopri de chat ».
Le chat en quessllin a couti de la margéle dou puèt attende l’explosllin. Gardien, la tcheu entre le pattes en faseut outon.
« Miséricorde ! (ale attrape le chat) dégouton gorin, t’a pouè hinte de m’avoèr fâ tchu avec tin tchu. I va tou faère luchi. »
O lli rontri pr le ni, o lli sorte par la goule, par leus ells. Ale en brallét.
Li le savoure sa vengeance, l’en rie, o iave linton col te pouè arrive.
« tou rgnoche, salopri. Ta ! attrape ! »
Arrachon sin soulé, a iaveu garochi su le caliâ. Lou z’ave rçu su l’ourelle.
Ompougnon i selle pllin d’êve le iaveu fessi ou tchu. Ol ave fâ « fiouc » !
« I sé morte, i sé morte »
Ale ave ché ou cop de stupér. Le rabéâ s’égoute su seus cotllins keme ine rigole le lin di soriou. A bedalé, piénoché, buffé. Voèllon que seu grimace serviont a rin. A s’ete rlevi ale te rontri don la mésin on tapon la porte dar iéle.
« Jhon, si t’ave dou tchèr te vere m’éssui. Ié mon ponti coli, ié freu ». Ale ave ine voè mouronte, a save bê tchi ka fesét.
La binti e la prdissllin fât oume. Lte rontri pr llessuillit sa chmise, lli frotti sin miton tou ratoulli.
Ol te la quintre revolussllin qui cmincé. Leus amegnounemons n’avion pouè duri linton. Trois semaines apré ol te keme avont.
Voellon tchu, dou ciel, le ségnér iave envoélli i chô rfrdi. On nin rin dton lteu trpassi. Sdouton que rin de bin l’attendét, sin maléru de chin en aveut fâ outon
Ou ciel le porti qui lzattende lou a dit : « Rontre, rontre, i vou devon réparassllin, v ‘avie la pu chétive fuméle de tote la téâre. »
Tin Jhon, te débotras le veugnes dou ségnèr, tin chè gardera l’égnâ pascal. I vont vous douni pr faère pot boull, ine maléruse fame. Ve sré héru.
Et la Zéli ? Ve me dirè ale ave porti le dell parlon de sin defin avec regrét pi tondresse.
Six mois après ale te rmarlli. Ou jhour d’né ale en e à sin quatrième.
Evidemment, vous devez avoir compris rien du tout. Je peux me tromper.
Traduction
Une sacré femme
Il s’appelait Jean Duche, il était un homme bon
Sa femme Zélie était une méchante femme. Le jour de son mariage, Jean aurait mieux fait de se couper une jambe. Il s’était fait avoir. Elle était méchante comme la gale. C’était écrit sur son visage. Pas de cuisine, pas de tendresse, il était malheureux.
Heureusement qu’il avait son chien gardien, avec ses grands poils et ses grands yeux. C’est à lui qu’il confiait ses malheurs.
"Elle m’empoisonne l’existence. Elle n’a rien pour elle. Mais comment je ne pas pu le voir avant de l’épouser." Quand elle était calme elle boudait des heures, des jours, des semaines. Durant ces moments il était à peu près tranquille.*Elle avait beaucoup de défauts mais elle s’occupait bien des bêtes et de son ménage. Très propre, tout reluisait dans la maison. Elle avait son parterre de fleurs devant la maison.
Un jour ce pauvre innocent de Gardien est bien allé faire sa crotte sur les massifs. Avec son balai, elle l’avait chassé en disant :
Tu vas l’étrangler
Etrangler une pauvre bête pour ça ! c’état la goutte qui faisait débordé le vase, voilà comment commencent les révolutions.
Tu vas l’étrangler
Non ! Non, non !
Ah, tu refuse, eh bien tu le regretteras !
C’était l’heure de la messe, elle partit mécontente.
Resté seul, pour se venger, dans la chambre, baissant son pantalon, il avait fait ses besoins. Magnifique ! Quand sa femme est revenue, après la messe, Jean avait le cœur battant.
Aussitôt la porte ouverte : « ah ! c’est encore ce maudit chat ! ». La pauvre bête près de la margelle du puits et Gardien la queue entre les pattes attendaient la suite.
« Miséricorde ! (attrapant le chat) Gros cochon ! Tu n’as pas honte ! je vais te le faire lécher ! »
Ça lui rentrait par le nez, sortait par la bouche, on ne lui voyait plus les yeux Jean, savourant sa vengeance en riait. Ça faisait longtemps
« Tu ris, tu t’en moques, tiens ! » Elle lui avait jeté son soulier à la tête. Il l’avait reçu sur l’oreille. Alors, il lui avait jeté un seau d’eau sur les fesses, ça avait fait « fiouc ».
« Je suis morte » tombant de stupeur. Le trop plein s’égouttait sur ses jupons et coulait comme dans une rigole. Elle se lamentait, pleurnichait, mais voyant que ça ne servait à rien, se relevant elle était rentrée dans sa maison en tapant la porte. Puis avec une voix mourante :
« Jean, si tu étais gentil, tu viendrais me sécher, je suis toute mouillée. » Savourant sa vengeance.
Trop gentil, Jean est allé l’essuyer et la frotter.
La contre révolution commençait, les amourettes furent de courte durée, trois semaines plus tard, tout était comme avant.
Voyant la situation dieu foudroya Jean avec un chaud et froid et gardien qui avait tout compris en a fait autant. Au ciel, ils étaient attendus. « Vous aviez la pire femme de cette planète ». Jean, tu t’occuperas des vignes du seigneur et Gardien surveillera l’agneau Pascal. Pour votre cuisine une malheureuse femme assurera votre bonheur.
Et Zélie quant à elle porta le deuil, six mois plus tard trouva un autre époux. En ce moment, elle en est au quatrième mari !