Item : Le phylloxéra et ses conséquences pour le village
Général
- Titre
- Le phylloxéra et ses conséquences pour le village
- Description
Lorsque le phylloxéra a complètement ruiné certains paysans, ceux-ci ont du se mettre à mendier. M. Fortuné explique également ce qu'ont dû faire les gens pour essayer de s'en sortir.
Personnes
- Informateurs
- Jules Fortuné
- en 1976-03 à Cuhon Informateur
Indications géographiques et culturelles
Données d'archivage
- Cote
- UPOI_GDC_0013_0004_013
- Cote de l'item dans l'institution partenaire
- GDC00049b piste 2 - item 009
Données techniques
- Durée estimée
- 00:02:06
Médias associés
Description
Genres
- Domaine(s)
- Témoignage
Texte/Paroles
- Paroles
Légende :
Italique : dit par l'enquêteur·trice(s) et/ou ajouts/commentaires de l'analyste
Normal : dit par l'informateur·trice— Est-ce qu’il y a (selon nos sources) des familles entières qui se déplaçaient. Avez-vous des traces de ça ?
Jules : — Non, je ne m’en souviens pas.
M. de Cuhon : — Au moment du phylloxéra, j’ai entendu parler, mais je ne l’ai pas vu moi, des gens de la Rondelle (C’était une zone de vigne très atteinte par le phylloxéra).
Jules : — Au moment du phylloxéra, les jeunes sont partis.
M. de Cuhon : — Des gens de La rondelle qui faisaient leur tournée parce qu’ils avaient plus rien à manger. Qui se promenaient autour pi qui retournaient à la Rondelle (commune du Rochereau, à côté de Champigny-Le-Sec (86), zone de vignes). I z’ont tourné assez longtemps (ils sont passés dans les villages en mendiant pendant plusieurs années, au moins), enfin d’après, moi je ne l’ai pas vu. I demandaient leur pain, i demandaient …. (monsieur Pierre Métayer, de Cuhon (14-02- 2012) disait que le souvenir de sa famille était « ces gens qui passaient avec leur bissac en demandant l’aumône ».)
REMARQUE : Un certain nombre de ces familles de La Rondelle avaient été ruinées car M. De Beauregard, important propriétaire local de l’époque avait eu vent de la remontée de ce phylloxéra par des amis du Bordelais. Déguerpissant sans donner de raisons, il avait vendu tout son vignoble. Parfois à des petites gens, particulièrement de la Rondelle et des environs. L’arrivée du phylloxéra ruinant leurs projets, 2 ou 3 ans plus tard, de production qui furent anéantis par la maladie du phylloxéra qui s’abattait sur les vignes du pays. Certains, ne pouvant payer leurs dettes, ils furent entièrement ruinés et durent mendier.
Jules : — Ce que je peux dire c’est que tous les gars du haut de pays, c’est-à-dire de Neuville, venaient avec des charrettes ta l’âne, venaient faire métive dans la plaine. Ils louaient leurs bras parce que les vignes étaient mortes. Ils louaient leurs bras pour aller faire la moisson dans la plaine. On voyait des cohortes. Les femmes, les gosses avec des pauvres bardins attelés.
Ça devait pas être rigolo, mais le phylloxéra avait vidé les jeunes. Ah ! J’en ai connu un célèbre, un brave qu’était parti (jeune de Massognes, certainement) : Victor Bonnet, je sais pas si vous en avez entendu parler. C’était très amusant parce qu’il avait pris certaines manières, c’était très amusant. Oh, moi, j’adorais le faire parler, il en sortait, mon vieux, de bonnes !
Il avait la sœur à Bernard, un tas de trucs comme ça.
Chez un maître, oh, c’était un monsieur important, il se baladait toujours en chemise, pi il secouait sa chemise pour chasser les courants d’air et puis fallait fermer les tiroirs à cause des courants d’air.