Item : Les batteries : pauses, postes, divertissements

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Général

Titre
Les batteries : pauses, postes, divertissements
Enquête
Témoignages de Jules Fortuné lors d’une réunion conviviale chez lui - Cuhon 1976 [FR]
Description

Plusieurs types d'informations liées aux battages (batteries), aux pauses que l'on pouvait faire durant, et aux postes que l'on pouvait occuper lors de cette activité. Jules Fortuné y évoque également les moments de divertissements ainsi que le bouquet sur le pailler.

Indications géographiques et culturelles

Lieux
Cuhon
Langues
Français du Poitou
Contexte d'enregistrement
Enquête chez l'informateur

Données d'archivage

Cote
UPOI_GDC_0013_0004_006
Cote de l'item dans l'institution partenaire
GDC00049b piste 2 - item 002

Données techniques

Durée estimée
00:04:53

Médias associés

Description

Genres

Domaine(s)
Témoignage

Texte/Paroles

Paroles

Légende :
Italique : dit par l'enquêteur·trice(s) et/ou ajouts/commentaires de l'analyste
Normal : dit par l'informateur·trice

Sur le thème des batteries, qu’est ce qu’on pourrait dire ?

— Oh la, la !

Le problème des farces, c’était déjà énorme ?

— D’abord y avait la cuite (quand on était saoul, souvent pour certains). Fallait d’ailleurs que ce soient de drôles de types. Surtout lorsqu’on allait à la batterie à onze-douze ans, un peu plus vieux. On était tout petit, on arrêtait la paille. C’est-à-dire le poste le plus immonde de la batterie, parce qu’on bouffait toute la poussière. Les jeunes ne connaissent pas ; la paille arrivait sur les demoiselles (de la batteuse puis tombait sur 2 m 50 de hauteur) c’est gentil ça. Les demoiselles faisaient tomber la paille sur le râteau et là y avait les botteleurs avec des « lions » (liens pour fabriquer les bottes à monter sur le pailler). C’est-à-dire des liens de seigle et à la fin (avant la venue de la presse à fabriquer les bottes) avec des ficelles et des longes.

Et alors fallait arrêter à la paille parce que y avait la pause d’après la soupe (on peut appeler ça le 4 heures qu’on faisait plutôt vers 17h 30). La pause d’après la soupe est une pause où l’on faisait des folies (propice à beaucoup de bêtises), parce que le matin, évidemment, on était fatigué dans la matinée. Et pi on était allé à table (repas de midi) et pi on avait bu un bon coup, bien mangé, et pi la rouspinette, la rincette (un coup d’eau de vie), enfin appelez-le comme vous voudrez dans le café.

Alors la pose après la soupe, ça y allait voir.

Alors, quand on vieillissait, quand on devenait jeune homme eh ben on portait les sacs, quand on était assez fort ! Alors là on était un roi parce que les jeunes filles du village allaient chez leur copine et là, elles montaient au grenier, forcément (pour porter à boire aux porteurs par exemple). Forcément, alors y avait quelquefois des fricassées de museau. Et alors le soir on était, parce que dans le grenier, très souvent, quand on était chez un propriétaire un peu orgueilleux parce que y avait cette particularité : quand le gars « embiavait » c’es-à-dire qu’il ensemençait, ldsait : « j’en ai ensemencé 80 boisselées (une boisselées faisait 6 ares) ou 90 », mais quand il battait, pi que ça ne rendait pas fort « o kl dit, ien avais 60 boisselées, ben ol est pas mal ! y a un bon rendement. Alors on cochait les pochis (le nombre de sacs montés dans le grenier, d’ailleurs on faisait quelques coches en plus, parce que) alors, on en mettait plus. Pi y avait la bouteille de vin bouché, alors ben évidemment (les porteurs de sacs avaient un traitement de faveur).

Après y avait le bouquet sur le pailler qui était une tradition. Alors, je vous avez dit un truc (aux Gens de Cherves) qui est tout récent et le gars n’est pas mort, qu’était un bon vivant qu’est Abel Boissonnet de Massognes. On était chez une fille de Massognes et la fille montait, parce que la fille faisait un bouquet avec des rubans… D’ailleurs à ce moment là ça coûtait moins cher, on était pas riche. Alors la fille montait le bouquet, elle était un peu forte, il faisait très chaud, elle avait oublié de mettre sa culotte. Alors il était en dessous, i se tournait vers nous :

« oh kl dit, les gars, y aront la prune, i vouè le bocal ! » Mais ça c’est vrai.

Voix/Instruments