Item : Le battage au clia
Général
- Titre
- Le battage au clia
- Description
M. Laroche évoque le battage au fléau (aussi appelé clia).
Lorsque l'informateur propose d'interpréter la chanson La Guimbarde, il est interrompu et recentré sur le témoignage.
L'informateur évoque également une épidémie de typhoïde ayant poussé les patrons à s'entraider face au départ des métiviers.
Personnes
- Enquêteurs
- Martine Roy
- Pierre Morin
- Dominique Bernard
- Informateurs
- Raoul Laroche
Indications géographiques et culturelles
- Lieux
- La Grimaudière
- Langues
- Français du Poitou
- Contexte d'enregistrement
- Enquête chez l'informateur
Données d'archivage
- Cote
- UPOI_GDC_0002_0035_002
- Cote de l'item dans l'institution partenaire
- GDC 00003d piste 2 fin – Item 020
- Remarques concernant les données d'archivage
- Cote cerdo : DCC 00763_Item 020
Données techniques
- Durée estimée
- 00:03:08
Médias associés
Description
Genres
- Domaine(s)
- Témoignage
Texte/Paroles
- Paroles
Légende :
Italique : dit par l'enquêteur·trice(s) et/ou ajouts/commentaires de l'analyste
Normal : dit par l'informateur·trice(s)— Vous battiez au fléau à huit?
— Avec, à huit oui. Avant les grands battages on battait au fléau... Vous savez... Avant la moisson, quand la moisson était assez importante, des [...] de bonne heure pour avoir de la farine pour les cochons ou ben du [...] pour faire de la farine pour manger aussi [...] un petit peu avant les grands battages parce que les grands abttages se faisaient beaucoup plus tard vous comprenez. Alors, si vous voulez, j'vais vous chanter la guimbarde maintenant.
— Ah non non, mais, ce qui est intéressant c'est c'truc... Et à huit vous l'avez fait vous ?
— Ah non, pas moi !
— Mais vous l'avez vu faire à huit ?
— Moi j'l'ai vu faire à huit, oui oui.
— Mais ils disaient rien, ils disaient pas quelque chose de...
— Oh non, c'est qu'il fallait être très attentif.
— Il fallait être attentif pour compter.
— Pour la... Comment dire... Fallait la mesure dans l'oreille.
— Mais ils disaient rien, pas un mot, pas quelque chose...
— Non. [...]
— Ca allait à se rythme tatatatata... Un deux trois quatre cinq six sept huit, un deux trois quatre cinq six sept huit.
— Oui.
— À ce rythme là ça allait ?
— Oui, et...
— Allez-y là.
— À huit ? Un deux trois quatre cinq six sept huit, un deux trois quatre cinq six sept huit, un deux trois quatre cinq six sept huit, un deux trois quatre cinq six sept huit.
— Ça allait à ce rythme là ?
— C'est mon fléau là moi que je...
— Oui oui, je comprends très bien !
— Un deux trois quatre cinq six sept huit, un deux trois quatre cinq six sept huit, un deux trois quatre cinq six sept ça faisait papapapapapa...
— Mais ça allait à ce rythme là.
— Quand on était six ça faisait seulement un deux trois quatre cinq, un deux trois quatre cinq six, un deux trois quatre cinq six, un deux trois quatre cinq six, un deux trois quatre cinq six.
— C'est bien un rythme... Oh dis-donc.
— Moi je suis plus jeune que ça, j'ai pas fait de fléau.
— Oui m'enfin vous avez vu faire. Et vous faisiez à quatre vous, vous l'avez fait à quatre.
— À quatre oui, ça...
— Mais votre père, vous a jamais raconté que les gens disiez quelque chose ou quoi que ce soit.
— Non, non, non...
— Non.
— Mais j'me rappelle très bien, mon arrière grand-père du côté [...] battait au fléau comme ça, ils étaient huit ! Ça faisait popopopopom, popopopopom... Alors ça fait du boulot, tout était étendu dans la cour.
[...]
— C'était l'année, il y a très longtemps d'ça, il y avait une épidémie de typhoïde dans le pays... Alors de la Grimaudière à Saint-Chartres, Marnes, Moncontour... Alors les gens... C'est là qu'a commencé l'entraide. Alors, tous les moissonneurs qu'étaient là, c'était des gens de Neuville qui v'naient faire des moissons ici. Alors ces gens là, on leur avait r'commandé de rentrer aussitôt qu'la récolte était rentrée. Qu'ils rentrent chez eux, qu'ils restent pas pour les battages, par crainte de l'infection. Alors les patrons, quand ils ont vu ça, ils se sont entraidés quoi. Ils s'sont mis ensemble pour battre au fléau. Les métiviers étaient partis, alors ils s'entraidaient. Alors là, un soir de battage, me rappelle que quand ils ont eu fini de battre au clâ, on appelait ça le clâ le fléau ! Ils avaient fait un sacrément gros paillé. I s'étaient dépêché pi i battaient depuis trois-quatre jours comme ça, pi à la fin fallait mettre la paille dans l'paillé.