Item : Travail dans les marais : les fossés, les sabots et les guêtres du pays

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Général

Titre
Travail dans les marais : les fossés, les sabots et les guêtres du pays
Traduction(s) titre(s)
À propos de guêtres et de bottes à focarder les fossés de marais.
Enquête
Témoignages et gavotte de danse par le couple Patrouillot et la sœur de Maxime Patrouillot - Ouzilly, 17 février 1974 [FR]
Description

Maxime Patrouillot parle du travail dans les marais de manière générale. Il parle des sabots et des guêtres mis par les travailleurs et travailleuses, de l'utilisation des perches et de la réglementation datant de Napoléon sur les canaux et fossés. L'enregistrement est fortement entrecoupé. Il est possible d'y entendre la voix de l'une des deux informatrice présentes sans savoir qui parle.
À la fin de l'enregistrement, l'enquêteur dit : « C'était M. Patrouillot Maxime, à Ouzilly, près de Vendeuvre, le 17-2- 1974, groupe Pierre Morin stage de Vendeuvre. M. Patrouillot avait 82 ans. » Il est précisé dans le document d'analyse de P. Morin :
- Les femmes portaient des sabots de bois à l'époque ;
- [en parlant de la bêche] Sorte de picornu qui servait autant à labourer qu'à nettoyer ;
- on se tient debout alors que là (on travaillait plié en deux) il fallait se mettre les reins (à l’épreuve).

Indications géographiques et culturelles

Lieux
Ouzilly
Langues
Français du Poitou
Contexte d'enregistrement
Enquête chez l'informateur

Données d'archivage

Cote
UPOI_GDC_0016_0007_006
Cote de l'item dans l'institution partenaire
GDC 00014b piste 1 fin - Item 024
Remarques concernant les données d'archivage
Cote Cerdo : GDC 00014 _ Item 034

Données techniques

Durée estimée
00:03:36

Médias associés

Description

Genres

Domaine(s)
Témoignage

Texte/Paroles

Paroles

Légende :
Italique : dit par l'enquêteur·trice(s) et/ou ajouts/commentaires de l'analyste
Normal : dit par l'informateur·trice(s)

Il avait des escarpins pour empêcher aux gens de porter des chaussettes. Il mettait ça sur un bout de paille dans les sabots de bois, pi alors le scarpin, le chausson si on veut dire, pour vous dire le nom.
Alors les femmes engendraient une paire de guêtres dessus.
Les femmes ? Pas les hommes ?
— Oh, les femmes peut-être moins. Ils portaient des sabots de bois les femmes, à l'époque. J'sais pas trop.
C'était les hommes qui portaient des guêtres ?
Comment c'était fait ces guêtres ?
— C'était comme ils sont à présent. Ils allongeaient un p'tit peu sur le bec du sabot-là pi ils faisaient le tour, pi alors ils montaient jusqu’au dessous du genoux. Pi alors ils s’attachaient avec des boutons sur l'côté.
Sur le coté. Jusqu'où ?
— Jusqu'au genoux. En dessous le genoux.
— Y avait une p'tite languette qui avançait dessus l'pied.
C'est ça. Et ça, c'était pour travailler dans les champs ?
— Dans les champs.
— Dans les champs, oui, enfin dans l'marais quoi. Dans les marais, parce qu'on exploitait beaucoup de marais à l'époque! Malgré tout on n'y allait pas comme on voulait pi il fallait tout a [avec] cette fameuse bêche tandis qu’à présent si on bêche les flots, on a une fourche à bêcher ou alors une bêche. On se tient debout tandis que là il fallait se mettre les reins...
Puis c'était la bêche ?
— Ah c'était la bêche... C'était la bêche, comme le pic. Mais nous, on n'emploie pas des manches très long.

[Coupure]

Ah oui ? Des sabots avec des...?
— C'était des sabots de bois. C'était des sabots de bois qu'étaient montés avec du zinc, du fer blanc, dès la tige. Pi alors ils mettaient de la paille tout le tour pi ils s’engouffraient là-dedans. Là y avait pu besoin de guêtres.

[Coupure]

Alors, ce truc en tôle-là, on mettait de la paille ?
— Ah oui. Ça faisait un circuit...
C'est ça, on les rembourrait de paille.
— Oui.

[Coupure]

— Alors ils prenaient quelqu’un à la tâche, quelqu'un les faisait à la tâche, il passait et...
C'était des gens qui avaient des bottes, qui s'faisaient faire des bottes et qui faisaient les fossés ?
— Il gagnait sa croûte comme ça...
À faire les fossés ?
— Oui. Alors du reste, mais la loi est pas supprimée attention. C’est des lois d'Napoléon. Tous les canaux, si on en va par là, même les rivières, le riverain est tenu, est tenu encore, même en syndicat, on nous oblige à faire le focardement. Et alors, tout ce qui n’est pas syndiqué, les petits fossés et tout, ils sont à la charge du propriétaire.

[Coupure]

— L'été en m'amusant.
À la perche ?
— Oh ! À la perche oui mais comme il font des sauts !
Comment il appelait ça, à pieds joints ?
— Oh non mais le gars...
Vous vous lanciez ou vous piquiez la perche sur le fossé ?
— Oh mais fallait pas aller trop près sur l'bord. Pi y en a, ils se plaignent justement de c'temps là [?] On entendait que les bordures sont parties. Fallait pas tomber trop près sur l'autre bord non plus !
— Oui parce que sinon on tombait dans l'eau !
Et vous le faisiez... Les gens passaient...
— On pouvait y passer avec une perche.
— [?] achetait une planche oui.

Voix/Instruments