Item : I biasfematère (histoire écrite par Jules Fortuné dans sa langue locale) (enq.)
Général
- Titre
- I biasfematère (histoire écrite par Jules Fortuné dans sa langue locale) (enq.)
- Traduction(s) titre(s)
- Un blasphémateur
- Description
Le conte décrit la vie, la mort et l'après mort d'un blasphémateur.
Personnes
- Informateurs
- Jules Fortuné
Indications géographiques et culturelles
Données d'archivage
- Cote
- UPOI_GDC_0013_0004_002
- Cote de l'item dans l'institution partenaire
- GDC00049a piste 1 - item 030
Données techniques
- Durée estimée
- 00:02:53
Médias associés
Description
Genres
- Domaine(s)
- Témoignage
Texte/Paroles
- Paroles
I biasfémataire (titre de Jules)
Si v’étez pouè subiar mais subion tchu, si v’été pince bec, torti, goule à grimace, si vkerié quv’été sorti dla jhombe à Jupiter, torné la page, n’écoute pouè le père Jhule. I mse laissi dire que don lton, le jhons cosian trtou de la mêïme manire.
Le biâ langaghe keme le dsont n’e vnu qu’apré.le parvenus ayont inte de lous origines se sont distigui avec de nims a couchi dellor :
Courtouési, béséonce, culture.
La culture pr i pésan, o coule de source é prton le père Mahure qu’on te bin llin boune jhon, ne sachon pouè signi sin nim, ignoreu lparlé pointu avce cale goule en tchu d’ poule.
Les fesét quimprondre avec la linguistique de se defin père et mère. Ça tiu n’éte rin, ol e sin « nin de diou de nin de diou » kl répéte à toute parole. L’aure bin pu dire keme biaco d’autres « nim d’ine pipe, nim d’ine barrique definci. Eh bê nin, ol te sin tic, sa manie, sin obséssllin é ine maledicssllin. Porton, l’ave dla créyonce pi dla crainte. Mé ol te pu fort que li.
Pr marqui sa désaprobassllin, sin admirassllin, sa doulère, sin piési, sa pur ol te trjhou cale exclamassllin qui lli sorte dla goule keme i pé malodorant. Quon kl se se foute la goule ou bas, kl se copét, kl trouve i brlot don ine cerise, quon le vle caressi sa bourjhoèse, ol te trjou la mêïme chouse. De fouè le mettét « oh » o bê « ah » devon.
L’ave to fâ pr sdebarassi dcou calvaire : quinfeusse tot’s les huitaines. Quont le tchuri lli douni la pénitonce : « Cré nom de diou » kl le dsét. I l’avion surnoumi « nin de diou ». L’en souffre ou point kl te devnu keme i chat gueriou.
I biâ jhour, l’ave cheu su la litire on sacront keme i païen. L n devét on sortir que le du pés dvont ine béle jhorni de métive après kl tchuri llé u bê ciri leu botte. L’ve hoquti : « cré nim de diou la Marie, i m’en va ! »
E lte parti.
On arrivont ou paradi, lte pouè tout seul. Cou jhour o iave ine évèque pi quate o cin tchuris.sin Parre leus attendeu : « v’avé cor à passi ine pchite epreuve kl lou aveu preuchi.V’alle llin après l’ôte raquinti kmon kv’ave honori voute dieu pondon voute existonce su la téare.
Le mé tou puisson kl dse llin, aimablle kl dse l’ote. Leus longhes mintiondlou sacrés goules keme l’oncon vers la croè. Mahure se sonton prdu, prdon le caléâ ste mis à huchi don le tcheur céleste : « sacré nin de diou, dscré nin de diou dfi dgarce »
Silonce réprobatère é pi don le silonce, l’nstonce suprême ave dit :
« kl reste, tous leus ôtes fouté lé ou purgatoère, lsin trop scatus pr être sincères.
Traduction
Un blasphémateur
Si vous n’êtes pas gai, mais serre fesses, si vous êtes fermé, que vous vous croyez supérieur aux autres, tournez la page et n’écoutez pas les histoires à Jules.
Dans le temps, les gens parlaient tous le poitevin. Le beau parler n’est venu qu’après. Les parvenus ayant honte de leur origine ont commencé à se différencier avec des termes comme courtoisie, bienséance, culture.
La culture pour un paysan cela coule de source et pourtant le père Mahure était bien un de ceux- à ne sachant pas signer son nom, il ignorait qu’on puisse parler avec la bouche en cul de poule.
Il se faisait comprendre avec le langage des anciens. Ce n’était s’il n’y avait pas eu ses « nom de dieu de nom de dieu ». Il aurait pu employer d’autres termes comme nom d’une pipe ou nom d’une barrique défoncée… Non, il portait ce juron à la bouche comme une malédiction. C’était plus fort que lui. Pour marquer son admiration, sa douleur, son plaisir, sa peur c’était toujours ça qui sortait de sa bouche. Dans toutes les circonstances ça ne pouvait lui échapper. Parfois, il mettait « oh » ou « ah » devant.
Il avait tout fait pour s’en débarrasser, confession tous les 8 jours et dès que le curé lui donnait sa pénitence, ça ne pouvait lui échapper. On le surnommait « nom de diou ». Il en souffrait et été devenu désagréable.
Un beau jour de moisson il était tombé et était passé de vie à trépas.
Arrivant au paradis, il était accompagné d’un évêque et de 3 ou 4 prêtres. St-Pierre leur demanda ce qu’ils avaient à dire de leur vivant. L’évêque et les prêtres ne firent que des louanges de dieu, quant à Mahure se sentant perdu il se mit à entonner un : « sacré nom de diou de nom de diou de fi de garce ». Grand silence et la sentence tomba : « Qu’il reste, mettez les autres au purgatoire, ils ne me paraissent pas assez sincères