Item : Fonctionnement des fours à chaux

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Général

Titre
Fonctionnement des fours à chaux
Traduction(s) titre(s)
A propos du four à chaux et de son fonctionnement, des matériaux qu’on mettait à cuire. A propos du rôle des hommes et des femmes travaillant aux fours à chaux. (enq.)
Enquête
Témoignages de Cécile et Eugène Albert - Les Chauleries 1973 [FR]
Description

Après s'être présenté Eugène Albert explique le fonctionnement d'un four à chaux : le temps de chauffe, le déroulement d'une cuisson, comment le feu était alimenté, le séchage…

Personnes

Indications géographiques et culturelles

Lieux
Les Chauleries
Langues
Français du Poitou
Contexte d'enregistrement
Enquête chez l'informateur

Données d'archivage

Cote
UPOI_GDC_0004_0027_001
Cote de l'item dans l'institution partenaire
GDC K7 00006 (VI) piste 2 - Item 9

Données techniques

Durée estimée
00:06:30

Médias associés

Description

Genres

Domaine(s)
Témoignage

Texte/Paroles

Paroles

Légende :
Italique : dit par l'enquêteur·trice(s) et/ou ajouts/commentaires de l'analyste
Normal : dit par l'informateur·trice

M. Eugène Albert se présente. Il parle de ses ascendants

Alors là c’est un four à chaux ?

— Un four à chaux et à tuile.

Bê faut nous expliquer tout !

— Le foyer était au fond. On mettait la pierre pour fabriquer la chaux et ensuite on mettait la tuile.

La pierre et la tuile touchaient jusqu’en haut ?

— Toute l’épaisseur sauf les tuiles y avait un espace pour laisser passer la flamme jusqu’au bout.

Le foyer, les pierres à chaux et les tuiles ; alors comment on disposait les tuiles ?

— Les tuiles l’une sur l’autre séparées par une brique

Et on chauffait combien de temps ?

— 36 heures environ. A peu près, au bout de 36 heures c’était cuit.

Mme Cécile Albert leur montre une tuile…

— Celle-là elle est trop cuite ça commence à faire du verre dessus. Elle est glacée au verre quoi.

Et alors qu’est ce qu’on mettait pour terminer ?

— Pour terminer, (pour boucher l’entrée du four) on mettait des vieilles tuiles avec de l’argile pour arrêter la flamme…

Vous bouchiez tous les trous avec de l’argile ?

— Avec de l’argile… tout le long du four, un mur en argile, avec des cassrôs de tuile qu’on mettait dans les trous…. Et pi une tôle, à la porte une trappe… et pi la cheminée. On contrôlait la cuisson de chaque côté par des lucarnes.

Quand est ce qu’on voyait que c’était cuit ?

— On voyait que c’était cuit lorsque la pierre était claire. La pierre à chaux, lorsqu’elle était claire, c’était cuit. Si elle avait des traces noires, c’était pas fini, c’était pas à terme.

De quelle couleur étaient ces pierres ?

— C’était des pierres blanches. … Alors la pierre à chaux lorsqu’on la sortait du four, si é sonnait elle était cuite. Si a sonnait pas, elle était pas cuite…. Si elle était pas bien cuite, la fournée était ratée… Oh ! E partait quand même et pi des fois, é restait dans un coin, si elle était pas cuite. Comme la tuile qui arrivait à la porte, elle était moins cuite qu’à l’autre bout, forcément… Y avait de l’humidité, alors on la repassait une autre fois en la mettant encore au bout. (finalement les tuiles placées en bout de four par rapport au foyer qui était à l’autre bout, subissaient 2 cuissons) On les remettait à la même place.

On alimentait le four à l’extérieur, à l’autre bout ?

— A l’extérieur….

Vous m’avez dit tout à l’heure, les fagots ; le travail des femmes et des hommes … ?

— Oui, mais ça je vous parle ça fait un bout de temps. C’était des femmes qui faisaient la tuile et les hommes qui faisaient les fagots dans les bois, c’était leur vie, quoi…. A longueur d’année.

Et alors vous disiez, quand on chauffait le four, les voisins venaient pour… ?

— Ah oui souvent, des voisins, les fagoteurs venaient tenir compagnie, passer le temps.Comme y avait souvent une bonne bouteille au four. (rires)

Mais i se mettaient pas dans le four, certainement ?RIRES… I se mettaient au tas de fagots, à côté du four. (Dominique dit qu’elle ne voyait pas les fours comme ça.)*

— C’est-à-dire que ça ne refroidissait jamais autrefois. D’une chauffe à l’autre, c’était chaud. Le plus, c’était aux mois d’avril, mai, juin, au moment des vignes pour le sulfatage des vignes pour la chaux. Au mois de juillet, ça dépendait ; pendant tout le temps du sulfatage.

Vous nous avez montré le petit bâtiment tout à l’heure, vous nous avez dit que c’était pour les briques ?

— On mettait une brique entre chaque tuile, alors on mettait des briques pas neuves. Si on voulait pas mettre des briques neuves, on mettait des vieilles. Pour les faire cuire on les mettait entre deux.
La brique, c’était pas un commerce comme la tuile. Il en fallait pas beaucoup. C’était surtout tuile et chaux

Alors, après pour les mettre sécher, là ?

— Avant de les faire cuire on les mettait dans un bâtiment pour le séchage ; pour la brique et pour la tuile.

Et pourquoi est ce qu’il était construit comme ça ?

— C’était pour pas que ça sèche trop pour éviter à la terre de péter, d’éclater. I fallait des courants d’air pour que ça sèche bien sans sécher trop vite.

Et ces grosses pierres blanches c’est de la chaux ?

— Ah non, ça, c’est de la tuffe de vers Guesnes (commune des Chauleries)
C’est que la pierre à chaux i z’ allaient la chercher…

Voix/Instruments