Item : Feu de Saint-Jean (doc.) et ronde Dis-donc mon gros Pierre (Coi.)

Légende :
Italique : dit par l'enquêteur·trice(s) et/ou ajouts/commentaires de l'analyste
Normal : dit par l'informateur·trice(s)

— Pouvez-vous nous redire ça pour le feu de joie, là. Alors, comment ça se passait ? Redite nous tout ça.
— Le plus proche mettait son fagot avec des branches de lierre. Quand ça flambait le lierre, ça pétait. Y avait même des pétards ! Ceux qui arrivaient en retard apportaient des fagots pour le feu pi après on faisait la ronde. C'est quoi qu'on chantait... On chantait... Pendant cette chanson ils s'mettaient à genoux et puis...

Eh toi mon gros Pierre
Veux-tu t'marier ?
Si tu veux une femme
Va t-en la chercher...

Le garçon y prenait une fille dans la ronde. Puis il l'amenait autour de lui, ils se mettaient à genoux et ils s’embrassaient, et puis les gars repartaient. Et la jeune fille allait chercher son amoureux.
— On chantait la même chose pour la fille ?
— On chantait la même chose c'est ce que je vous dis !
— On disait dis-moi mon gros Pierre même si c'était une fille ?
— Oh, oui... Ils changent, ils changeaient quand même ! Eh toi ma p'tite Jeannette...

Eh toi ma p'tite Jeannette
Veux-tu t'marier,
Si tu veux un homme...

— C'était tout ce qu'on chantait, y avait pas.
— Oh ma pauvre. Pi après quand c'était fini, ils sautaient par-dessus le feu. Y en a qui voulaient pas sauter.
— Pourquoi est-ce qu'il fallait sauter par dessus ?
— Oh, pour faire des tours de force.
— C'était les garçons qui sautaient ?
— Ben les filles qui voulaient sauter aussi !
— Oui mais c'est qu'il est grand le feu !
— Il faisait p'tête un mètre cinquante [ou quatre, cinq mètre cinquante] le foyer.
— Les garçons n'faisaient pas sauter les filles par dessus le feu non ?
— Oh...