Item : Les noces : déroulement d'une noce de Chabournay

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Général

Titre
Les noces : déroulement d'une noce de Chabournay
Traduction(s) titre(s)
À propos du déroulement de la noce, le 1er soir - À propos du lendemain
Enquête
Témoignages sur le métier de bourrelier, les noces, la première guerre mondiale et les compagnons du devoir par Raymond Terrasson - Chabournay, février 1974 [FR]
Description

Raymond Terrasson explique le déroulement d'une noce dans le pays de Chabournay.
À propos du déroulement de la noce, le 1er soir avec la mise en place de la salle par les jeunes, repas avec les abattis de volaille et la galette de Ste Beauduche.
À propos du lendemain, église, repas, animation, préparation de la salle pour le bal, déplacement de la population pour voir les gens danser.

Indications géographiques et culturelles

Lieux
Chabournay
Langues
Français du Poitou
Contexte d'enregistrement
Enquête chez l'informateur

Données d'archivage

Cote
UPOI_GDC_0016_0001_024
Cote de l'item dans l'institution partenaire
K7 00017 (XVII) GDC piste 1 – Item 023
Remarques concernant les données d'archivage
Cote Cerdo : K7 GDC 00017 (XVII) _ Item 023

Données techniques

Durée estimée
00:07:32

Médias associés

Description

Genres

Domaine(s)
Témoignage

Texte/Paroles

Paroles

Légende :
Italique : dit par l'enquêteur·trice(s) et/ou ajouts/commentaires de l'analyste
Normal : dit par l'informateur·trice(s)

Ils chantaient non ? Les mariés ?
— Ah bah ils allaient apprendre la vérité.
Oui mais ils chantaient pas les mariés ?
— Ah non, non !
C'était au repas que vous faisiez chanter les mariés ?
— Les mariés, comment que je dirais, ils venaient prendre l’apéritif et pi après. En principe, les repas se faisaient chez la fille. Pi des fois, ça pouvait varier, durer pendant deux jours, même trois des fois. La veille on y allait pour la galette de Sainte-Beauduche, ils appelaient ça, pour pas que ça mouille le lendemain. Pi pour arranger la place de la mariée qu’on disait. Parce que c’était des tentures de toiles avec des machins blancs-là. Pi on crochetait des fils, des machins de lierre. Enfin, tout un tas de bouquets sur les draps pour que ça fasse un genre de décor. Pi y avait la partie spéciale de la mariée qu’était un peu dessinée. Alors, on voyait que c’était bien spécialisé pour elle.
Ça c’était le premier jour ?
— Oui, c’était la veille du mariage.
La veille, y avait la préparation de la salle ? Qu’est ce qui allait la préparer ?
— Toute la jeunesse et pi des fois elle restait pour manger les abattis, ils appelaient ça. Ils avaient tué les volailles. Alors là, ils mangeaient ça, ils buvaient un coup, un biscuit, pi la galette de Sainte-Beauduche.
C’était quoi cette galette ?
— Bê i l’appelaient la galette de Sainte-Beauduche parce que c’était la Sainte qui empêchait de mouiller pour le jour des mariages.
Et c’était les jeunes qui allaient manger cette galette ?
— Oui, ils mangeaient tout ça entre jeunesse.
Ça c’était le premier jour ?
— Oui, pi après le jour de la noce, j’ai pas besoin de vous dire que y avait ce qu’i fallait. C’était pas des mets comme il y a à l’heure actuelle, mais y avait de quoi manger. Y avait pas des vins si capiteux, pi à chaque plat, tant que ça. C’était ce qu’on appelle, en famille. Mais y avait des distinction selon la nature des gens, comme ils étaient d’un niveau élevé ou bas. Mais en principe, malgré que c’était une classe inférieure ou moyenne, c’était toujours respecté. Chacun faisait comme bon lui semble pour arriver à honorer cette journée.
Alors avant le mariage, on préparait, on habillait la mariée et le marié ?
— Le matin, ça !
Qui c’est qui les habillait ?
— C’est sa couturière. Autrefois, les femmes faisaient toutes les robes de mariée.
Séparément, ils étaient pas ensemble ?
— Je sais pas si ils commençaient à se mélanger, mais y avait une salle exprès, sans doute. Ça, je m’en rappelle pas. Mais je sais que quand j’ai pris la mienne, j’sais qu'elle était toute prête.
Le jour du mariage, y avait le repas de midi, le mariage le matin, la messe... ?
— Y avait la messe pi des brioches à l’église. Et pi à ce moment-là y avait des drôles de chanteuses. Y avait un sacristain qui connaissait les cantiques par cœur.
Alors après, c’était le repas de midi ?
— Oui, après, c’était le grand repas. Alors là, tout le monde chantait. Y avait des comiques. Y avait toujours un comique qu’était dans la société. Si y en avait pas parmi eux, ils en invitaient un.
La jeunesse, elle chantait en mangeant ?
— Oui, à moitié repas, en intermède. Des fois, ça le faisait ennuyé parce que y en a qu’on jamais fini pour amuser les autres, pi ça entraîne. Pendant ce temps-là ils mangent pas.
Après le repas ?
— Et ben après, ça chante tout le temps. Mais le repas il dure longtemps.
Et après le repas, y a un bal ?
— Après, oui... Ah bê y a la photographie, un photographe qui se déplace.
On photographie les parents et les mariés ?
— Ils le faisaient su la place, là, avec des bancs, les groupes.
On photographiait tout, la jeunesse, les mariés pi les parents ?
— Toute la noce. Du plus petit au plus grand.
Mais la photo c’était après le repas ?
— Ah oui !
Ça, c’est déjà plus récent, et après, qu’est ce qu’on faisait ?
— Alors, après le repas, ils débarrassaient. Ça servait de salle à manger pi de danse. Ils nettoyaient la salle et pi souvent le serveur était le musicien.
Mais qu’est ce qu’elle faisait la jeunesse pendant qu’on débarrassait la salle ?
— Oh bah elle allait faire un tour.
Elle faisait rien de spécial, y avait pas des danses spéciales ?
— Non, non ! Elle faisait un tour dans la nature. Faut avoir le temps de délasser l’estomac. Ils retournaient pi les musiciens se mettaient en place. Pi tout le monde était pour l’ouverture du bal, forcèment, parce que des fois c’était pas toujours le marié qui dansait avec... Qui font l'ouverture du bal.
C’était pas toujours le marié et la mariée qui ouvraient le bal ?
— A bê, régulièrement, la première danse... Mais après, c’est pas obligé que ce soit le marié. Tout le monde peut faire danser la mariée.
— Jusqu’à une heure avancée, là c’était la mode du pays. Tout le monde se déplaçait pour aller voir la mariée. Pour regarder danser, les gens se déplaçaient jusqu’à onze heures, minuit.
Les gens qui n'étaient pas invités à la noce ?
— Qui n’étaient pas de la noce. C’est comme en attendant le mariage ils venaient pour voir le défilé. Les gens étaient amassés, surtout les femmes. I perdent son temps exprès pour voir la mariée et le soir ils lui sont encore rendus pour voir les gens danser. Le soir il fait noir de bonne heure, ça leur faisait rien, ils étaient rendu là, à la mariée, pour voir danser. Pi y avait la jeunesse. Pi alors, vous savez dans cette jeunesse y a toujours des brebis galeuses. Y en a qui vont faire des bêtises. Ceux qui étaient malins, ils disaient :
— Vous voilà à boire pi de quoi manger, pi j’espère que vous resterez tranquille !
Comme ça, y avait pas de... Comprenez-vous ?

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