Item : Éléments biographiques sur le père de M. Terrasson, compagnon bourrelier
Général
- Titre
- Éléments biographiques sur le père de M. Terrasson, compagnon bourrelier
- Traduction(s) titre(s)
- À propos du Tour de France de son père qui a duré plusieurs années avant de s’installer bourrelier à Chabournay.
- Description
Raymond Terrasson explique, à la demande de l'enquêtrice, le parcours de son père, ancien compagnon du devoir en tant que bourrelier et son Tour d'apprentissage.
Personnes
- Informateurs
- Raymond Terrasson
Indications géographiques et culturelles
Données d'archivage
- Cote
- UPOI_GDC_0016_0001_002
- Cote de l'item dans l'institution partenaire
- K7 00017 (XVII) GDC piste 1 – Item 001
- Remarques concernant les données d'archivage
- Cote Cerdo : K7 GDC 00017 (XVII) _ Item 001 ; L'item a bénéficié d'un découpage via Audacity afin de le séparer de l'item précédent (UPOI_GDC_0016_0001_001).
Données techniques
- Durée estimée
- 00:03:32
Médias associés
Description
Genres
- Domaine(s)
- Témoignage
Texte/Paroles
- Paroles
Légende :
Italique : dit par l'enquêteur·trice(s) et/ou ajouts/commentaires de l'analyste
Normal : dit par l'informateur·trice(s)— Vous nous parliez de votre père qui était compagnon ?
— Oui ! Eh ben dans son apprentissage, il avait fait son apprentissage à Poitiers. Et, il avait envisagé de faire le tour de France. Jusqu’à là, il a commencé, mais soit-disant, d’après, je crois, mes souvenirs, i disait qu’il avait été travailler du côté de la Rochelle. Alors, parce que par là, autrefois, on attelait des chèvres et des petits ânes pour promener les enfants sur les plages. Alors, vous voyez, c’est pas d’aujourd’hui... Pi après, il a travaillé sur Bordeaux. C’était exactement pareil et pis de Bordeaux ils ont foutu le camp du côté de toute la région. Ils ont traversé le Midi qui valait pas cher pour eux parce que y avait rien à tirer. Souvent ce qu’on appelait les pieds de biche, c’est de tirer la sonnette pour avoir un morceau de pain ou être hébergé.
Alors, ils avaient des mères comme on appelait dans le compagnonnage. Alors la mère, c’était quelqu’un qui s’occupait d’eux pour leur donner à manger le temps qu’ils étaient sans travail. Alors, il a été du côté de Marseille, mais Marseille ils avaient absolument rien parce que c’était fréquenté beaucoup par des étrangers. Pi y avait des prix tellemnt minimes qu’ils pouvaient pas vivre. Alors, ils ont monté la Vallée de Rhône jusqu’aux mines. Il travaillait chez un gars, il travaillait dans les mines après. Parce que les mineurs aut’fois ils avaient des chevaux qui restaient là dedans jusqu’à temps qu’ils soient aveugles... Jusqu’à temps qu’ils soient usés, qui traînaient les p'tits... Comment qu’on appelle ça... ? Les p'tits...
— Des wagonnets ?
— Les p'tits wagonnets oui... Avec les chevaux, il faisait que ça mon père. Pi après, il y avait l’entretien des mineurs. Ils étaient tous habillés de cuir. Alors [?] Ah bê ils remontaient le soir, ils descendait le matin, pi ils remontaient le soir. Pi il a resté assez longtemps. Pi après, j’sais pas où c’est qu’il a … L’Est, il en a pas fait beaucoup pi il a monté sur Paris. En Seine et Marne, Seine et Oise. Là il était partout dans son élément. Pi après, il a du aller en Normandie. Pi en Normandie, je crois me rappeler qu’i m’a dit :
— J’ai foutu le camp de là-dedans parce que tous les patrons ils pensaient qu’à boire du calva.
Pi il a dit :
— J’ai jamais trouvé des patrons qui patronnaient comme vous, c’est pas vous qui [?].
Pi i s’est en allé... Pi il s’est installé en 1900...
— Il a fait son tour pendant longtemps ?
— Bê pensez-don ! Il était de la classe 1876. Alors, à 20 ans, ça nous pousse en 96. Alors, i s’est installé là en 1900. Combien que ça lui faisait, c’est du calcul... ?
— 24 ans !
— Ben oui pi il a fait son apprentissage qui a duré j’sais pas combien, moi. Combien qu’i faisaient p’tête trois ans dans le moment.