Item : Chauffe du four : dimension et cuisson d'aliments et type de chaleur. Faire monter son levain.

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Général

Titre
Chauffe du four : dimension et cuisson d'aliments et type de chaleur. Faire monter son levain.
Enquête
Témoignages autour d'un four en fonctionnement, avec M. et Mme Huet - Ibeil 1975 [FR]
Description

M. Huet discute autour du four qui chauffe. À l'intérieur sont cuits des tartes, de la pâte à pain que des rôtis. M. Huet parle de divers thèmes tels que la difficulté de faire lever la pâte à pain l'hiver, la tâche ardue d'attraper un cochon en liberté ou encore le courage qu'avait sa grand-mère à s'occuper seule du four pour le faire chauffer et y cuire ses aliments. Suite et fin de l'item UPOI_GDC_0008_0008_002

Indications géographiques et culturelles

Lieux
Ibeil
Langues
Français
Contexte d'enregistrement
Enquête chez l'informateur

Données d'archivage

Cote
UPOI_GDC_0008_0008_003
Cote de l'item dans l'institution partenaire
GDC00041b piste2 - item 007

Données techniques

Durée estimée
00:10:25

Médias associés

Description

Genres

Domaine(s)
Témoignage

Texte/Paroles

Paroles

Légende :
Italique : dit par l'enquêteur.trice(s) et/ou ajouts/commentaires de l'analyste
Normal : dit par l'informateur.trice(s)

Il brunit tranquillement….

— Vous voyez, il est juste là pour mettre des viandes

Ah oui ! mais pour mettre des tartes, c’est encore trop ?

— Off, on pourrait, on peut y aller. Mais oui, mets sa saloperie là (il parle des tuiles). Dis donc tu sais pas, j’m’en vais … Y en a beaucoup.

Jacky (Couillault), Dominique (Bonnin), mon grand sac, il doit y avoir des films dedans. Bon alors là, je m’installe, hein (pour filmer)

— Oui, oh, ça presse pas, n’aies pas peur.

(Apportant les tartes) Jean-Pierre, merci, (dit Alain Meunier).
Tu ne veux pas qu’on fasse échange (dit J-P Ayrault).
Oh bah ! t’es un homme fort dit (Dominique Bernard)

— Y a du beurre sans doute, c’est ti épais ?

Oh pas tellement, celle-ci, non.

(Solange Roy) Ah tu prends une photo, hein !

— Tu y es ?

Ah moi, j’y suis

— Attendez, je règle tout (il travaille, déplace ce qui gêne) Allez, la grande là, allez une autre (il enfourne), combien y en a ?

La dernière.

— Ya que ces trois (des tartes) ?

Oui, oui y a que ces trois, j’en vois pas d’autres.

— Allez-y, regardez, je les mets dans le four (il travaille). Bon !

On le ferme là.

— L’autre là (en parlant d’une tuile avec pâte)

Oui, parce que j’ai l’impression.

— Ah putain, je l’ai touchée.

Il en reste un morceau qu’est tombé

— Il était temps (en retirant les tuiles)….

— Là, ça se voit, vlà la première fournée.

On remet pas la tôle (la trappe du four) ?

— Si, si, je vais la remettre. Je trappe le four, il a perdu sa chaleur. C’est cuit là. Allez… (après avoir remis la trappe) Là !

(Discussions de filles, puis il sort le tuiles avec la pâte)

— Allez, emportez ça, il est froid, la tuile est froide

Il est froid, faut vite le dire…. Attention !

— Si on avait des patates.
(personne appelée l’américain, professeur venu avec Alain Meunier) ça serait bien ! Où est ce que vous les mettez les patates ?

— Apporte don des patates !

La voilà qui arrive, la voilà elle vient.
Vous les mettez sous la braise ou dans le four ?

— Apporte don des patates !

(Léa sa femme arrive) iapporte ton ptit gilet.
— Je veux pas de ça. Apporte-mi mon gilet de laine.
— Te vas changer de gilet
(Il bougonne)
— Au moins taises-tu.
— Bê vas me cherchi des patates
— Oui, mais te change de gilet
— Va me cherchi tchinze patates, pas trop grosses….. (Répondant à la question braise ou four) dans la braise…. Et la séance est finie, voyez-vous (voulant dire que une fois les patates mises dans la braise, l’activité prendra fin).

Oui, y a pu qu’a ressortir

— Alors maintenant, quand c’est de la viande, dans ¾ d’heure, même pas une ½ heure, on tire, on brasse les rôtis ; on change de place, on change de côté. Pi je remets cette machine là (voulant parler de la braise qu’il a mis en réserve dans un pot en fer avec couvercle pour la conserver) Tu comprends, pi je la brasse.

Ah oui.

— Elle reprend, pi ça continue la cuisine.

Je comprends très bien.

(Léa qui revient, rentre dans le fourniu) Alors on s’accoutume là, messieurs !

— Mais oui mamie !

T’appelles ça de la grimole ?

— Mais non, mais ol est pas ce que y ai dit !

Comment on la faisait cette pâte de grimole ?

— Parce que i’était surprise

Oui, mais comment on la faisait autrefois ?

— Faudrait quo soé de la pâte à pain. Ban oui y avions pas de pâte à pain, I avait fait un peu de galette pi a mon dit, zallez ou mettre sur la tuile. Pi ié dit oui au lieu de dire non

Oui mais c’est bon !

— Ol est pas mauvais, mais ol est pas…

(Normalement) c’est fait avec de la pâte à pain ?

— Oui, exactement.

Mais qu’est ce qu’on ajoutait à cette pâte de pain ?

— Rien !

Rien du tout ?

— Vous le sauciez dans le vin rouge avec du sucre.

Ah oui, d’accord

— Vous faisiez une espèce de mijhéï.
Dis, le monsieur-là, sa grand-mère est de Couhé Vérac……………….

Putain, mais alors nous, on est des minus (dit cela car ce four paraît bien plus grand que celui que veulent construire les gens de Cherves durant l’été).

— Oui mais c’est pas pour faire des …

Regarde là si ya pas quatre mètres

— Oh y a pas quatre mètres.

Bah si ! 4 m. de diamètre, regarde Alain, le diamètre i vient jusqu’ici, jusqu’au bout de cette pierre. Mais oui, le bout c’est là, y a la cassure. Faut compter l’arrondi jusqu’au bout. Ça fait 4 mètres de diamètre.
Et ces cercles en fer, on les fait forger ?

— Oui ! Mais vous vous ne pouvez pas un four comme ça les enfants !

Nous il fait 2,20 (de diamètre).

— 2m 20, c’est suffisant.

On a pris le modèle chez le four de la maison à Odile à Bois Baudry.
Tu vois, je te le disais mais on s’en rend pas compte. Mais effectivement une tarte, t’as qu’à voir une tarte de 50…

— Notre défunte grand-mère qu’est décédée en 60, à l’âge de 86 ans. Eh bien, elle chauffait, elle faisait son pain, pi elle chauffait son four toute seule. Et pi elle faisait ses galettes, tout son fourbi. Elle le faisait toute seule, là dedans sa mée.

Elle devait prendre une bonne suée quand même !

— Elle était forte cette femme tu sais.

Pi alors la mée était là ? (endroit du fourniu)

— La mée était là, pi ça c’était un moulin à tamiser. Oui, mais y a plus de tamis, y a plus rien. Y en a dans toutes les maisons. Y en avait un chez défunt mon père, mais tout s’est cassé. Y en avait un dans le moulin, moi je m’en rappelle, en rentrant à droite, je m’en rappelle bien. Ça a été tout esquinté ça, tout perdu.

Puis après avoir certainement coupé l’enregistrement, ils parlent de la chauffe du four en hiver.

Ça devait être dangereux, mais comment autrefois, ils changeaient (de vêtements)?
— Ah oui !

Ils changeaient, i faisaient la chauffée pi i changeaient aussitôt.

— D’abord, on faisait la pâte la veille. Alors en général, l’hiver, je l’ai vu moi, je me rappelle ; quand i faisait froid l’hiver, quand i faisaient du levain, tu peux demander ça aux boulangers, eux ils ont une température, mais chez nous y a pas de température. Bê quand on se levait le matin de son lit, ben on collait les paillons avec la pâte là-dedans. Dans le lit i faisait chaud, pi ça levait, comprends-tu ? pi quand c’était bien levé, bien arrangé, ben tu pouvais y aller, mon vieux ; ça allait.

Mais alors, ils faisaient une fournée ?

— Le 10e jour, hein ! (une fournée tout les 10 jours environ.). Ah fallait une paire de dents pour le manger.
Il commençait à être dur !
Fallait vivre comme ça.

Ça chauffe ton truc.

Puis après avoir à nouveau coupé l’enregistrement, Pierrot et Xavier parlent de la résistance d’une vieille grand-mère.

Edouard, ils l’avaient chez eux, ils la commeille (veut dire qu’ils sont plusieurs à s’en occuper) Maurice Huet (de Beauveais commune de Cherves), Edouard pi lui. ils l’emmènent à Cherves en pleine congestion, quatre heures de temps, chez Francine là-bas (voulant dire qu’il n’y faisait pas assez chaud). E vient mardi là, Ah mon vieux, elle était de travers. C’était la nuit… Bê mon vieux elle est guérie

Ah bon ! Bê elle est solide la grand-mère.

— Oh oh oh ! ça ale est solide oui.

Bon, si on s’occupe de la cheminée, tout ça, ça a été fait.
(Alain) C’était toujours les mêmes.

— Toujours les mêmes… Bê c’est pas trop haut leur cheminée. C’est pas trop, parce que c’est pas prudent avec nos bâtiments, nous là. Pessque là mon vieux la moissonneuse à Camille qu’est derrière là, pour 6 ou 7 millions qui sont là…..

Nouvelle coupure d’enregistrement : il parle d’une douleur au bras et à la main.

[Je tenais le] devant du cochon mais le derrière lui, tu peux être tranquille, il était debout le monsieur. Moi je l’attrape mon vieux. Moi qu’est des mains de fer, j’attrape le goret je le couche, oui mais Gnia gnia gnia (le cochon résiste et essaie de se relever). Mon vieux, i me foule un nerf. Vois donc comment j’ai la main depuis un mois.

Ah oui

— C’est pas facile de tenir un goret quand l’est démanché (non attaché, libre) Jean (son fils) qu’était là ! Je dis à Jean « Passe la corde ! »
(Et Léa de surenchérir) pi le garde-champêtre !

Arrêt de l’enregistrement.

Voix/Instruments