Item : Introduction de l’anglais sur la péninsule
Général
- Titre
- Introduction de l’anglais sur la péninsule
- Description
Marie Félix raconte qu’avant l’arrivée des écoles, tout le monde parlait français. L’anglais est arrivé par l’école avec l’interdiction de parler français et des châtiments corporels. Des familles ont fait le choix de continuer à parler français à la maison et d’autre non.
Personnes
- Enquêteurs
- André Magord
- Informateurs
- Marie Félix
Indications géographiques et culturelles
- Lieux
- L'Anse-à-Canards
- Langues
- Français de Terre-Neuve
- Contexte d'enregistrement
- Enquête chez l'informateur
Données d'archivage
- Cote
- MFLA_MAG_0002_0002_013
- Cote de l'item dans l'institution partenaire
- C13106 - 13
- Remarques concernant les données d'archivage
- - Copie numérique Ressources culturelles franco-terre-neuviennes. - Document déposé au Centre scolaire et communautaire Sainte Anne, La Grand Terre, octobre 2010 par Ronald Labelle. - Inventaire par Steeve Ferron.
Données techniques
- Durée estimée
- 00:02:43
Médias associés
Description
Genres
- Domaine(s)
- Témoignage
Texte/Paroles
- Paroles
Légende :
A.M. : dit par l'enquêteur
Italique : anglais
Normal : dit par l'informateur·triceA.M.— Et maintenant, ce que j’aimerais que vous m’expliquiez un petit peu, c’est qu’est-ce qui s’est passé au fur et à mesure des années, là, comme quand vous étiez petite jusqu’à maintenant, pour qu’on perde le français. Quand est-ce que c’était le pire pour perdre le français, puis quand est-ce que le français était le plus fort puis quand est-ce qu’il était le moins fort ?
M.F.— Bien, le français était plus fort quand que j’étais peut-être, oh, jusqu'à temps que j’ai grandi, j’avais, disons, 16-17 et 18 ans. Bien, c’est que c’était français seulement, ici, L’Anse-à-Canards. Mais comme que je dis, l’anglais prenait charge par rapport à l’école parce qu’on n’avait pas… On ne pouvait pas aller à l’école française, nous autres, pour nos enfants et tout ça. Il fallait que c’était anglais, Mais moi, j’ai été à l’école, le premier que j’ai été à l’école, c’était à l’école anglaise parce qu’il n’y avait pas d’école françaises, hein. Mais le monde étiont français, hein, français vraiment, parce qu’il n’y avait pas de… Auparavant, dans ces temps-là, il y avait pas de « je m’en vas à la boutique chercher du tomatoes ». Ce n’était pas de même. Ils parliont français, mais c’était tout en français parce qu’il n’y avait pas de parole en anglais de dit jusqu’à temps que ça venu, vous savez, que j’avons grandi, bien, là, j’avons appris l’anglais… en grande misère, à l’école, parce que je comprenions pas. Mais, j’avons appris quand même.
Et puis, de là, bien, ça a changé, là. Là, l’anglais a venu de plus en plus, là. Comme mes sœurs asteure, bien, O.K…. Oh, puis il y avait une autre raison, là. Mes sœurs, asteure, il y en avait une de mes sœurs, elle est morte asteure, Bernadette. Elle a marié un français. Elle a marié Léo White qui était… venait de Stephenville puis lui était français aussi. Mais quand qu’elle allait à l’école, elle a souffri, elle, parce que c’est que la maîtresse d’école… Dans ces temps-là, les maîtresses d’école étaient méchantes, hein. Oui, et puis ils étiont… Ils étiont battus, beaucoup. Parce qu’ils ne se compreniont pas. Ils pouviont pas parler anglais, puis les maîtresses d’école pouvaient pas parler français et puis elle a attrapé de la misère. Moi aussi, j’ai été punie, mais j’ai appris mes enfants à parler français, mais ce n’était pas si dur. Elle, elle a fait son idée que ses enfants auront pas eu à passer la misère comme elle avait passé à l’école anglaise, au rapport qu’ils auriont pas pu parler anglais… Oui. Comme ça, elle les a appris à parler anglais. Chacun à sa raison, hein. Tous a sa raison de faire de quoi qu’ils faisont. Mais nous autres, moi, j’avais jamais, non, jamais parlé aux enfants en anglais.