Item : Émile Benoit, l’arracheur de dents

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Général

Description

Émile Benoit a arraché plusieurs dents. Il explique comment il a fabriqué sa première pince et la manière dont il s’y prenait.

Personnes

Enquêteurs
André Magord
Informateurs
Rita Benoit

Indications géographiques et culturelles

Lieux
L'Anse-à-Canards
Langues
Français de Terre-Neuve
Contexte d'enregistrement
Enquête chez l'informateur

Données d'archivage

Cote
MFLA_MAG_0002_0001_038
Cote de l'item dans l'institution partenaire
C13103B - 18
Remarques concernant les données d'archivage
- Copie numérique Ressources culturelles franco-terre-neuviennes. - Document déposé au Centre scolaire et communautaire Sainte Anne, La Grand Terre, octobre 2010 par Ronald Labelle. - Inventaire par Steeve Ferron.

Données techniques

Durée estimée
00:04:33

Médias associés

Description

Genres

Domaine(s)
Témoignage

Texte/Paroles

Paroles

Légende :
A.M. : dit par l'enquêteur
Italique : anglais
Normal : dit par l'informateur·trice

É.B.— …Arracher des mals de dent, arracher des dents. J’ai arraché 135 dents.

A.M.— Comment que tu faisais ?

É.B.— Hein ?

A.M.— Comment tu faisais ?

É.B.— Je les retirais avec des pinces. Je m’ai fait une paire… Les premiers, je m’ai fait une paire de pinces dans la forge et à toutes les fois que j’arrachais des dents… Puis je les ai perdues. C’est bien dommage, tu sais.

A.M.— Ah oui, ça aurait été un beau souvenir.

É.B.— C’est bien dommage parce que la façon j’avais fait ça, c’était bien fait, tu sais. Oui, oui, oui, oui. Avec ça, tu pouvais aller… Bien, si vous mettez du five bossom dessus, mais échaudé premier puis là je mettais du five bossom dessus puis là, je passais ça dans le four et là dans la gomme. Puis là, je le prenais et arrachais la dent. Oui, mais… Je te dis comme ça, je pense pour cinq ou six ans. Puis j’avais été quérir le docteur pour quelqu’un en haut ici, chercher de la glace en haut, à West Bay, à cheval. Toujours, c’est docteur O’Neil qu’il s’appelait. Et en sortant, je lui disais j’arrachais des dents, tu sais. « Bien, il dit, tu vas en ramener encore demain ? J’ai un set chez nous. Le gouvernement m’a envoyé un set neuf. J’ai un set chez nous. Je m’en vas vous le donner.

A.M.— C’est gentil.

É.B.— Le lendemain, je vas… Je m’en vas puis il me donne les… la paire de pinces. Il y avait trois pinces : pour les… ceux d’en haut ; en bas ; et puis une autre pour ceux-là de devant, les dents en-dedans… Un jeu pour ça, il dit, ça là, et en haut.

A.M.— Puis comment tu faisais alors ? Tu tordais là-dedans ?

É.B.— Oh oui. Oui, bien, je tordais comme ça. C’est vite fait… « Ayoye ! » ; la dent est partie.

[…]

É.B.— I never pulled your teeth, but…

A.M.— I’ll hold her and you’ll pull…

É.B.— Oui, I’ll pull the teeth out.

É.B.— […] I would get it out. And there was no dentists, no doctors around. […] « Pull my teeth » […].

[…]

A.M.— You didn’t give them a drink ? Tu leur donnais pas à boire avant ou quelque chose ? Juste comme ça ?

É.B.— Bien, lui, il buvait. J’avais un oncle, mon oncle Jean. Lui, il buvait trois casseaux, lui.

A.M.— [rire]

É.B.— Là, je mettais une poignée de sel dans un verre d’eau puis… Oui, ça arrêtais le…

A.M.— Puis c’était ça.

É.B.— Oui.

A.M.— Et, comme, les grosses dents, là, dans le fond, quand tu les enlevais, ça faisais un trou.

É.B.— Oh oui.

A.M.— Tu touchais pas.

É.B.— Il avait eu trois gros là ; une fois quatre. Puis Marie, ma sœur Marie, je lui ai arraché une dent de lait, ici. Puis elle était sur la veille d’avoir les dents barrées, elle. A luck, all her teeth : a luck. Marie Felix […].

A.M.— Puis tu l’as enlevée quand même ?

É.B.— Ah Jesus, it’s hard to get […].

[…]

É.B.— The third time, she wouldn’t slept. You’ll gonna get… and you’ll faint. She fainted twice.

A.M.— No wonder [rire]. Can you imagine ? A block teeth… tooth without any […] or anything [rire]. I can’t believe it.

[…]

A.M.— Well, that would be better. That would be better ‘tho.

É.B.— I bet you I’ll never get my teeth out, eh. The pliers […]

Voix/Instruments