Item : Machines pour fabriquer les tuiles et fabrication manuelle
Général
- Titre
- Machines pour fabriquer les tuiles et fabrication manuelle
- Traduction(s) titre(s)
- A propos des machines dans les derniers temps pour fabriquer les tuiles puis avant, au temps de la fabrication manuelle, du four de cuisson, des fagots et fagoteurs. (enq.)
- Description
Monsieur Landry explique comment fonctionnaient certaines machines pour fabriquer les tuiles. Il explique aussi comment se faisait la fabrication manuelle avant l'apparition des machines. Il donne beaucoup de détails sur la fabrication, le nombre de fagots utilisés pour le feu, combien gagnaient les ouvriers avant la mécanisation, comment étaient payés les fagoteurs...
Personnes
- Enquêteurs
- Martine Roy
- Dominique Bernard
- Informateurs
- (M.) Landry
Indications géographiques et culturelles
Données d'archivage
- Cote
- UPOI_GDC_0004_0028_002
- Cote de l'item dans l'institution partenaire
- GDC K7 00006 (VI) piste 2 - Item 16
Données techniques
- Durée estimée
- 00:07:10
Médias associés
Description
Genres
- Domaine(s)
- Témoignage
Texte/Paroles
- Paroles
Légende :
Italique : dit par l'enquêteur·trice(s) et/ou ajouts/commentaires de l'analyste
Normal : dit par l'informateur·trice— Ça c’était le coupeur à tuiles plates…
— Comment ça fonctionnait ?
— La bande de terre, elle sortait de la mouleuse… Parce qu’il y avait des fils qui s’adaptaient à ça, qui la coupaient. Y avait plus qu’à la casser pi l’appuyer sur le cageot à tuile plate. Pi quand il y en avait 4, on poussait le cageot pi la tuile était ébarbée dans sa longueur. Pi il allait directement au séchoir. Une fois sèches, y avait pu qu’à les descendre, les entasser pi les emmener au four.
C’était des cylindres évidemment, alors ça arrivait une petite motte qui n’était pas trempée. C’était pas le moment d’y mettre le doigt, parce que une fois, y a un ouvrier il avait mis une pelle. Hop ! La pelle a rentré dedans, elle était pas belle. Ça a fait sauter la courroie du moteur, heureusement.
Là ; c’était le poussoir pour pousser les mottes. Ça filait bien après, oh mais ça n’arrivait pas souvent, si un moment vous aviez une racine d’herbe, fallait faire vite pour l’extirper.— Et ça, y avait pas de nom spécial ?
— Un crochet…
[…] était coupé là.
— Ça rétréci au séchage ?
— Y a beaucoup de retrait… Toutes les terres n’ont pas le même retrait. Une terre grasse a plus de retrait qu’une terre maigre. Celle-ci était très bonne, mais elle avait un inconvénient fallait qu’é sèche lentement. Celle-ci, c’est une tuile faite mécaniquement.
— Elles s’appelaient comment les machines, du début à la fin ?
— La mouleuse, avant y avait la mouleuse à bras. Là (avec cette mouleuse) on faisait tous les produits en y mettant des filières…. La tuile sortait là. Alors on mettait une semelle pour ne pas qu’elle s’avachisse sur le coupeur qui faisait 1m50. C’était une bande de terre qui roulait sans arrêt.
— Mais ça c’était à la machine ?
— À la machine !
— La machine à vapeur ?
— Ah non ! c’était un moteur diesel.
— La 1ère machine, c’était donc la… ?
— La 1ère machine, c’était pas compliqué, c’était à la main. Alors fallait prendre une motte de terre, la coller sur une table. Elle se déroulait, tirer, talocher cette tuile, parce que c’est des tuiles qui ont peut-être bien 100 ans, 150, j’en sais rien. Alors ça, c’est quand ça a été mécanique.
— La 1ère machine, on prenait une motte de terre ?
— Une motte de terre, on avait un tablier de cuir, pi on avait un cadre de la forme de la tuile comme celui-ci. Il prenait la motte de terre et i la déroulait sur le moule. Les doigts en retirant i faisaient plus de …. au ras en retirant que au bord. Au bord, les doigts suivaient le cadre. Devant y avait un bassin d’eau avec la taloche qui z'appelaient ça,…
— Ça s’appelait comment ça ?
— Une taloche… C’était toujours dans l’eau parce que autrement ça aurait collé, c’est gras la terre, faut voir hein ! i faisait aller d’un côté en l’inclinant légèrement… Deux trois coups comme ça…
Après, c’était une aiguille…— La taloche, elle était dans l’eau ?
— Elle était toujours dans l’eau pour la prendre aisément. Alors, après fallait enlever la terre de ce cadre, c’était une aiguille qui faisait le tour… Ensuite y avait la courbe, la forme de la tuile. Alors on glissait sur le côté, la lever (avec la courbe) d’un coup sec, elle prenait la forme de la courbe. Alors la main qui était humide, un coup de lissage pour faire le bout, pi l’appuyait su les étagères, pi c’était terminé. Alors là, i fallait de la manipulation parce que fallait se déplacer à chaque tuile. Tandis qu’en dernier, c’était pas pareil, c’était la chaîne.
— Comment on lui donnait cette forme galbée, là ?
— Mais c’était la courbe (ou la forme)… il lui montre une courbe…
— Ça c’était la courbe ?
— I prenait la terre, elle était en dessus, toc, un coup sec, il la lissait, i mettait un doigt sur le côté pi l’autre doigt dessus. C’était le 1er système, hein !
— Le malaxeur, vous appelez ça ?
— Le manège, avec le cheval,… puis on passe au four… 2 jours et 2 nuits
— On mettait le feu très fort tout de suite ?
— Ah non, non ! Feu lent, fallait aller progressif. C’était pourquoi fallait aller tout doucement. Fallait 800 fagots.
— Et combien y avait de tuiles là-dedans ?
— Ah, je ne sais pas… Une dizaine de mille. Une dizaine de mille plus les briques et les autres produits.
C’était mieux l’été que l’hiver parce que y avait moins d’humidité.— Est-ce que vous vous souvenez combien gagnait un ouvrier pendant le temps où c’était à la main ?
— Là, vous me tenez, il ne peut répondre. Tout ça c’était le dépôt de tuiles, c’est écrasé, maintenant…
Puis ils parlent des fagots
— C’était épine, ajoncs, chêne…
— Et chêne ?
— Des fagots de chêne…
— Et y avait pas des gros et des petits fagots ?
— Non, ça dépendait du fagoteur.
— Et i z’ étaient payés comment ces fagoteurs ?
— À la pièce…