Item : Anecdote : le diable délogé de la cave par le curé

Légende :
Italique : dit par l'enquêteur·trice(s) et/ou ajouts/commentaires de l'analyste
Normal : dit par l'informateur·trice

— Fille s’adressant à son père : Gustin Dubard, tu te rappelles de Gustin Dubard, qu’est ce qu’il avait fait ?

— Gendre : Tchi qui s’était passé chez lui ? Y avait eu tchu tchouse ? Y avait eu i sorcier là-dedans ?...

— Le diable est venu dans sa cave ?

— Oui, madame ou mademoiselle… Ah vous n’y croyez pas, vous…. Ah ! Y a un an que l’est mort…. Mais le sacristain y a ben cru, lui. Je vous garantis que ça donnait dans sa cave.

— Mais qu’est ce qu’il a fait alors, il a été chercher le prêtre ?

— Oui ! Pi il a eu grand châo (chaud) pour l’envoyer, d’après c’ qui m’a dit, moi je l’ai pas vu.

— Le prêtre a réussi à chasser le diable ?

— L’ont un don, pour ça.

— I récitait des prières, qu’est-ce qu’i faisait ?

— Ah !... i récitait certainement des prières.

— Mais y a longtemps de ça ?

— Oh oui !

— C’était en quelle année ?

— Oh ! J’étais pas né moi….  C’était pas longtemps avant que je sois né, mais enfin, j’étais pas né.
Ça l’avait laissé (je ne comprends pas l’expression, mais le sacristain en était resté très choqué,)

— Ah bon !

La famille parle entre elle…Il semblerait que le sacristain s’appelait Mougon… (?)

— C’était le sacristain qui était venu ?

— C’était l’enfant de chœur (il servait d’enfant de chœur au curé), pour le tchuré…

— Ce Gustin Dubard, là, c’était lui l’enfant de chœur ?

— Mais non, c’est le sacristain qui était venu servir d’enfant de chœur pour l’homme en question, pour Gustin Dubard.
Y avait le diable chez lui…

— Le sacristain était venu … ?

— Comme enfant de chœur avec le curé.

— Comme enfant de chœur ?… et c’est le sacristain qui a était fortement atteint ?

— Lui ça l’a rendu maboule, le sacristain

D’après M. Pierre Métayer, Mougon était resté célibataire. Il était extrêmement peureux. Il sonnait les cloches à midi et pour l’angélus. Il se soignait au camphre. Il était très sale. Il ne se lavait pas les mains. Lors des baptêmes, les gens lui donnaient des dragées pour les enfants de chœur. M. Métayer se souvient de ses mains sales lorsqu’il distribuait les dragées.