Item : L’Amant confesseur

Un jour la jeune Rosalie
Un jour s’en alla à confesse
Son amant qui la voit venir
Lui joue un tour par adresse
Bien promptement prend le surplis.
Dans le confessional il se mit.

Mon Père, me voila devant vous
Avec une âme en pénitence
Pour m’accuser à vos genoux
D’avoir été longtemps absente
Pour quelques péchés que j’ai faits
Pardonnez-moi les, s’il-vous-plaît.

Mon Père j’ai souvent mentis
J’ai souvent fait la paresseuse
En vous disant j’ai consenti
J’ai dit des paroles honteuses
J’ai médité contre mon prochain
J’ai fait du mal à mes dessins.

Mon Père, je pense que c’est tout
Pour l’habitude ordinaire
Auparavant que l’être absous
J’aurais une question à vous faire
Ecoutez-moi charitablement
Ecoutez-moi un petit moment.

Mon père, j’ai un gentil cavalier
Grand Dieu que j’en suis amoureuse
Il m’entretien dans mon discours
Du feu ardent brûle mon âme
Il a coûté cher à mon cœur
Il est à moi, à mon bonheur.

Ma fille quand qu’il auprès de vous
Lui accordez-vous toutes vos caresses?
Quand il est à son appuis
Lui accordez-vous toutes ses tendresses?
Quand il est à son ardeur
L’embrassez-vous de tout votre cœur?

En vérité il y a encore
Quelque chose d’avantage
Allez ma fille, allez en paix
ET vivez toujours de même
Car c’est moi qui est ici
Me preniez-vous pour votre curé?

Ah c’est t’il toi cher cavalier?
Ah c’est t’il toi qui me confesse?
Moi qui croyait d’avoir tout dit
Mais cependant j’ai eu l’adresse
D’avoir caché un seul péché
Qui aurait peut-être tout brisé!